La question d’historicité, est-ce important? Pour aborder la question, nous allons faire une étude de cas sur Dietrich Bonhoeffer (1906-1945). Il est un théologien que nombre groupe religieux d’un extrème à l’autre aiment à adopter en faisant une interprétation historique révisionniste de sa personne. Mais même si son cas est un exemple des plus classiques de ce genre d’interprétation révisionniste, ce n’est pas la raison principale pour laquelle nous abordons son cas. C’est plutôt de démontrer où l’on peut aller quand on dissocie ce qu’on pense de Dieu et ce qu’il veut de nous aujourd’hui et de ce qui s’est passé dans le passé…. autrement dit, quand on remet en question l’importance de l’historicité des choses, particulièrement le fondement de notre foi.




Dietrich Bonhoeffer meurt martyr pour sa foi*. Il aurait pu s’évader de la prison Nazi dans laquelle il était pour sa part dans la résistance Allemande. Mais par principe, il refuse. Ça serait prendre le chemin facile, plutôt que de faire ce qui est juste… 7 ans auparavant, c’était aussi par principe qu’il était retourné en Allemagne quand il aurait pu rester en sécurité aux Etats-Unis.


Il y a dans cette personne historique, par ce qu’il a vécu, par ce qu’il a écrit, un peu de tout, ce qui explique pourquoi il est réclamé par de nombreux groupes: les évangéliques, les luthériens, les catholiques, les anglicans, les libéraux théologiques, etc. Quoi penser dans tout ça?
◆ Article: 5 raisons d’aimer Dietrich Bonhoeffer par Guillaume Bourin [voir][pdf][lien]
Voici un exemple d’article qui montre l’effort de certains évangéliques de trouver en Bonhoeffer ce qui fait leur affaire, mais malheureusement, ils prennent hors contexte ces éléments.
5 raisons d’aimer Dietrich Bonhoeffer, par Guillaume Bourin
Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) n’était pas un théologien évangélique, du moins pas au sens où nous l’entendons généralement.
Néanmoins, beaucoup d’évangéliques apprécient Dietrich Bonhoeffer et reconnaissent volontiers son influence, en témoignent les nombreux ouvrages qui ont été publiés à son sujet ces dix dernières années. Alors, pourquoi l’aimer autant? Voici cinq raisons!
1. Bonhoeffer incarne le modèle d’une foi persévérante
De nombreux aspects de sa vie le démontrent, mais c’est bien sûr son opposition au nazisme que tous retiennent. Alors que de nombreux chrétiens, y compris parmi les plus conservateurs, soutenaient le régime du Führer, Bonhoeffer, lui, prend position dès la première heure et va jusqu’à ouvrir une faculté de théologie clandestine. Cette persévérance lui coûtera la vie…
2. Bonhoeffer a fait une expérience de conversion personnelle
C’est une page généralement méconnue de sa vie: alors qu’il était étudiant à l’Union Theological Seminary de New York, haut lieu du libéralisme théologique, il fréquente une église baptiste afro-américaine dans laquelle il expérimentera ce qui semble être une authentique nouvelle naissance!
3. Bonhoeffer mettait l’accent sur l’importance de suivre Christ
C’est ce qu’il fait magistralement dans son ouvrage, Le prix de la grâce, qui a, depuis, influencé plusieurs générations de chrétiens évangéliques.
4. La théologie de Bonhoeffer est profondément centrée sur Christ
Certes, certaines de ses idées en la matière en surprendront plus d’un. Mais d’autres aspects de sa christologie sont profondément utiles aux évangéliques, comme par exemple son insistance à définir la piété comme une imitation à la fois collective et individuelle de Jésus-Christ.
5. Bonhoeffer pensait que les chrétiens pouvaient changer le monde
Était-ce une forme d’optimisme? Certains parleront peut-être d’utopisme… Pour lui, les chrétiens doivent « prendre part aux souffrances de [Christ] au beau milieu d’un monde sans Dieu. » Revigorant, en particulier lorsque nous sommes tentés de nous recroqueviller sur nous-mêmes!
Certainement, Bonhoeffer n’était pas parfait. Mais qui d’entre nous l’est? Croyez-moi, il y a beaucoup à apprendre de ce théologien majeur du 20ème siècle.
Guillaume Bourin

Voir l’article de Serge Carrel, Découvrez Dietrich Bonhoeffer grâce à Eric Metaxas.
L’article résume la biographie de D. Bonhoeffer, écrite par Eric Metaxas, intitulé: Bonhoeffer, pasteur, prophète, espion.
Ecrit d’une perspective évangélique (large, inclusif), ce livre tente de faire apprécier Bonhoeffer pour ce qui semble bien appréciable des évangéliques, mais ça ne prend pas compte du contexte non-biblique de ses croyances et de ses enseignements.
◆ Extrait d’article sur Bonhoeffer par Louis Schweitzer[voir][pdf]
Voici un exemple d’article évangélique qui relate de toute apparence la paix qu’avait Bonhoeffer à sa mort, comme si c’était une évidence en soi d’une relation personnelle avec Dieu.
Théologie et spiritualité. Dietrich Bonhoeffer par Louis Schweitzer dans Théologie évangélique . Vol. 3, no. 2, 2004
La fin
La mort
Approche, fête suprême sur le chemin de l’éternelle liberté,
Mort, romps les chaînes et les murs importuns
de notre corps passager et de notre âme aveugle
pour que nous puissions voir enfin ce qu’il nous est refusé de voir ici-bas.
Liberté, nous t’avons cherchée longuement dans la discipline, l’action et la souffrance.
Mourants, nous te reconnaissons dans le visage de Dieu.
Nous aurions sans doute pu nous arrêter là, en soulignant la confiance
fondamentale qui animait Bonhoeffer et que nous ne pouvons dissocier de ses
réflexions. Mais il est important parfois de noter l’accord profond qui existe
jusqu’au bout en une personne. Certes, cette cohérence ne prouve rien et
certains se tromperont jusqu’au bout avec une admirable persévérance. Mais,
lorsque l’on parle de spiritualité, on ne parle pas d’idées, mais de ce qui fait vivre
une personne au plus profond. La manière dont cette spiritualité est incarnée
n’est donc pas sans importance.
Bonhoeffer a donc été transféré en octobre 1944 de la relativement confortable
prison militaire de Tegel vers une prison de la Gestapo et sa détention a
pris une forme plus proche de ce que nous imaginons lorsque nous pensons à
une prison nazie. Il semble cependant qu’il n’a pas été soumis à la torture mais
à des menaces et des interrogatoires éprouvants. Quelqu’un qui le rencontra
plus tard à Buchenwald donna ce témoignage : « Il avait eu peur de ne pas être
assez fort pour supporter cette épreuve, mais il savait maintenant qu’il n’y a rien
dans la vie dont on doive avoir peur »55 [BETHGE, op. cit., p. 822.]
En février 1945, Bonhoeffer est amené à Buchenwald. Le témoin que nous
citions plus haut, Payne Best, un officier des Services secrets britanniques, écrit
encore ceci : « Bonhoeffer était tout humilité et douceur ; il semblait toujours
émaner de lui une atmosphère de bonheur, de joie des plus petits événements de la
vie, de profonde gratitude pour le simple fait qu’il vivait encore (…) C’est un des
rares hommes que j’ai rencontrés dont le Dieu était réel et aussi proche de lui »56 [Op. cit., p. 840.].
Théologie et spiritualité. Dietrich Bonhoeffer
Devant la progression des alliés, certains détenus, dont Bonhoeffer, furent
conduits à Flossenbürg et c’est là que le 9 avril 1945, il sera pendu, nu, par les
nazis. La veille de ce jour, il avait dit à Best : « C’est la fin, pour moi c’est le début de la vie ». Voici, et nous terminerons par là, le témoignage du médecin du camp :
Par la porte entrebâillée d’une chambre dans le baraquement, j’ai vu, avant qu’on
enlève leurs vêtements aux condamnés, le pasteur Bonhoeffer, à genoux devant son
Dieu dans une intense prière. La manière parfaitement soumise et sûre d’être exaucée
dont cet homme extraordinairement sympathique priait m’a profondément bouleversé.
Sur le lieu de l’exécution, il a encore prié, puis il a monté courageusement les
escaliers du gibet. La mort eut lieu en quelques secondes. En cinquante ans de pratique,
je n’ai jamais vu mourir un homme aussi totalement abandonné entre les mains
de Dieu.57
Dans l’extrait d’article ci-dessus par Schweitzer, il documente la paix qu’avait Bonhoeffer lors de sa pendaison. Est-ce qu’une telle paix face à la mort était bien-fondée ?
Bonhoeffer était néo-libérale, avec une définition toute autre de la foi, la justification, de Dieu, de Christ. Qu’est-ce qui l’a amené là?
Pasteur Luthérien, d’éducation théologique libérale, influencé grandement par une église baptiste à New York lors de son voyage aux Etats-Unis en 1938 ….
Le fait qu’il faisait parti de l’Eglise confessante, qui refusait de prêter allégeance au Fuhrer à cause de l’allégeance fondamentale dûe à Christ seul, est bien significatif et louable, mais encore là, de quel Christ parlait-il?
Ce n’est pas le Christ historique, selon ce qu’en dit ce Livre des livres historiques, la Bible.
La conviction de Bonhoeffer sur l’impossibilité de vraiment connaitre et établir l’historicité d’une chose le met fondamentalement opposé à tout ce que Dieu a révélé dans l’histoire et sur l’histoire.
◆ Extrait d’article sur Bonhoeffer, par Jeffrey A. Stivason [voir][pdf][lien]
Voici un article qui avertit sur le fonds de ce que croyait et enseignait Bonhoeffer.
Will the Real Bonhoeffer Please Stand Up? Part 5 [Le vrai Bonhoeffer se lèvera-t-il, svp? Partie 5]
La nature des Écritures
Tous les croyants se préoccupent de la façon dont le Christ et l’histoire se rapportent l’un à l’autre parce que notre foi est enracinée dans l’histoire. Benjamin B. Warfield a écrit un jour, «… le christianisme est une religion surnaturelle et la nature du christianisme en tant que religion surnaturelle, sont des questions d’histoire…» [1] Pour Bonhoeffer, la question n’a pas été si facilement réglée. Il avait été influencé par Hegel, Lessing et Troeltsch qui croyaient tous d’une manière ou d’une autre qu’un grand fossé désagréable séparait les faits contingents de l’histoire du sens absolu. [2]
Dans ses conférences de 1933 sur la christologie, maintenant imprimées sous le titre Christ the Center, Bonhoeffer illustre l’influence de ces hommes, en disant: «La recherche historique ne peut jamais absolument nier, car elle ne peut jamais affirmer absolument.» [3] Et encore une fois, «Une certitude absolue sur un fait historique n’est en soi jamais réalisable. »[4] Selon Bonhoeffer, la Bible n’est pas différente de tout autre livre d’histoire imparfait. [5] En fait, dit-il, cela est d’une importance particulière pour le prédicateur. Pourquoi? Parce que, dit Bonhoeffer, « Il peut y avoir des difficultés à prêcher à partir d’un texte dont l’authenticité a été détruite par la recherche historique. » Bonhoeffer offre son aide au pasteur dans cette situation; ne restez pas longtemps sur ce texte détruit, mais comme un homme traversant une rivière couverte de glaces, déplacez-vous de sur l’ensemble de toute la Bible! [6]
Mais pour aggraver les choses, Bonhoeffer dit que l’inspiration verbale ne soutiendra pas une Bible historiquement défectueuse. [7] En fait, c’est tout l’inverse. Selon Bonhoeffer, la doctrine de l’inspiration verbale de l’Écriture «équivaut en fait à un déni de la présence unique du ressuscité» [8] Alors, quelles que soient les citations de Bonhoeffer à consonance piétiste que nous pourrions être en mesure de rassembler sur les Écritures, nous devons également tenir compte de ces choses.
La nature de la personne du Christ
La vision de l’histoire de Bonhoeffer a également affecté sa christologie. Il a écrit: «En tant que sujet d’investigation historique, Jésus-Christ demeure un phénomène incertain; son historicité ne peut être ni confirmée ni niée avec la certitude absolue nécessaire. »[9] Qu’est-ce que cela signifie, selon Bonhoeffer, pour quelque chose comme la tombe vide? Le récit biblique du fait historique de la résurrection est-il en question? Bonhoeffer dit à propos de l’historicité du tombeau du Christ: «Ceci est et reste une dernière pierre d’achoppement, avec laquelle le croyant en Christ doit apprendre à vivre d’une manière ou d’une autre. Vide ou pas vide, il reste une pierre d’achoppement. Nous ne pouvons pas être sûrs de son historicité. »[10] Sans surprise, Bonhoeffer dit que puisqu’il n’y a pas de fondement absolu pour la foi qui puisse être dérivé de l’histoire« l’approche historique du Jésus de l’histoire n’est pas contraignante pour le croyant. »[ 11] Bohoeffer dit: «Nous avons le Christ témoignant de lui-même dans le présent, toute confirmation historique est sans importance.» [12] Et bien sûr, les témoins de Christ à moi dans le présent se trouvent dans mon frère qui est le Christ pro moi.
La nature de la justification
La doctrine du Christ pro moi nous amène naturellement à penser à l’Évangile. Pour Bonhoeffer, l’humanité est soit en Christ, soit en Adam. Cela signifie, pour Bonhoeffer, qu’une personne est soit tournée vers elle-même et seule (c’est-à-dire en Adam), soit elle en vient à reconnaître le Christ dans sa conscience de soi et son besoin d’autrui en communauté (en Christ). Selon Bonhoeffer, ce tournant signifie qu’un homme ne cherche plus la justification en lui-même mais en Christ seul. [13] Pour continuer, «Le chrétien ne vit plus de lui-même, par ses propres revendications et sa propre justification, mais par les affirmations de Dieu et la justification de Dieu.» [14] Le chrétien est, dit Bonhoeffer, justifié par une justice qui lui est étrangère. [15]
Cependant, cela soulève une question importante. D’où vient cette déclaration de justifié? Pour Bonhoeffer, cela vient de l’extérieur de soi. Mais d’où vient-il? Cela vient des lèvres de mon voisin. [16] Car quand je vais chez mon frère pour me confesser, je vais à Dieu. [17] Il me communique le message du salut, me pardonne et m’apporte de l’assurance. Selon Bonhoeffer, en présence d’un autre chrétien et «là seulement, dans le monde entier règnent la vérité et la miséricorde de Jésus-Christ». [18] Je suis justifié par la parole de mon frère qui m’a été adressée, car en lui, le Christ me représente.
Qu’est-ce que Bonhoeffer? La vérité est claire.
Quand Warfield a décrit l’école de pensée ritschlienne, il a dit qu’il y avait une forte tendance dans les cercles évangéliques à considérer ce néo-kantisme avec faveur. Warfield a poursuivi: «Une telle tendance était, en effet, peu crédible ni à la tête ni au cœur; » Admirons Bonhoeffer dans la mesure où nous le pouvons et, oui, nous le pouvons. Cependant, gardons également un œil attentif et attentionné sur ce qui nous est mis en pleine face.
[1] B. B. Warfield, “The Church Doctrine of Inspiration” reprinted in The Inspiration and Authority of the Bible (Phillipsburg, NJ: Presbyterian & Reformed, 1948), 121.
[2] Cf. pages in 78, 83, 910 in Eberhard Bethge, Dietrich Bonhoeffer: A Biography (Minneapolis: Fortress, 2000).
[3] Bonhoeffer, Christ the Center (NY: Harper San Francisco, 1978), 72.
[4] Ibid. [5] Ibid., 73–74. [6] Ibid., 73. [7] Ibid. [8] Ibid. [9] Ibid., 72. [10] Ibid., 112. [11] Ibid. [12] Ibid., 73.
[13] Bonhoeffer, Life Together and Prayerbook of the Bible (Minneapolis: Fortress, 2005), 31.
[14] Ibid. [15] Ibid. [16] Ibid., 32. [17] Ibid., 109. [18] Ibid.
C’est déroutant, donc, que de file en aiguille, d’une façon si pieuse, voir si sincère, l’on réussisse enfin de compte à croire sans croire, affirmer la Bible, sans affirmer rien du tout. Pour Bonhoeffer, ceci prend une forme particulièrement évidente et tangible quand vers la fin de ses écrits, il avance sa conception de là où, selon lui, Dieu veut qu’on en vienne: à un christianisme non-religieux.
◆ Extrait d’article: Vers un christianisme « non-religieux » par LaCroix l’hebdo [voir][pdf][lien]
Vers un christianisme « non-religieux » – par LaCroix l’hebdo
« Comment être croyant dans une société qui ne semble pas avoir besoin de Dieu? », la question sonne d’actualité. Le pasteur Dietrich Bonhoeffer, théologien visionnaire, l’avait déjà posée à la moitié du XXe siècle.
Vers un christianisme «non religieux»
Constatant l’incapacité des religions instituées à lutter contre la barbarie hitlérienne, Dietrich Bonhoeffer avance dans «Résistance et soumission», le recueil des lettres qu’il a écrites en prison, que Dieu n’est plus la réponse à toutes les questions que se posent les hommes.
«Nous vivons sans Dieu»
A ses yeux, le monde est devenu « majeur », « adulte », c’est-à-dire capable de penser par lui-même. Dans cette mesure, les chrétiens vont devoir désormais penser et agir sans tutelle, pour « constater ce qu’ils croient eux-mêmes», sans «se retrancher derrière la foi de l’Église ».
Bonhoeffer va même jusqu’à écrire : « Dieu nous fait savoir qu’il nous faut vivre en tant qu’hommes qui parviennent à vivre sans Dieu ». D’en tirer sa fameuse formule : « Devant Dieu et avec Dieu, nous vivons sans Dieu ».
C’est en prison que le théologien réalise l’absence totale de Dieu dans la conscience des hommes. Sa vision des rapports entre la foi et le monde s’en trouve bouleversée. Dans ses lettres, Bonhoeffer raconte que le langage religieux de ses co-détenus le met mal à l’aise. Il préfère le langage humain, séculier, même pour leur parler du Christ.
Il en vient ainsi à remettre en cause la notion même de religion et écrit, dans sa lettre du 30 avril 1944 : «Les gens religieux exploitent toujours la faiblesse et les limites des hommes». Il n’en renie pas pour autant sa source spirituelle -l’évangile-, il dénonce seulement la forme sacramentelle dont on l’a enveloppée.
Il ne faut pas perdre de vue que Bonhoeffer a sous ses yeux la « religiosité » nazie, avec des millions de gens qui se mettent littéralement à adorer le Führer. Sa critique est donc tout autant politique que théologique.
« Qui est le Christ aujourd’hui ? »
Bonhoeffer, visionnaire, prédit que les générations futures auront à « parler de Dieu sans religion ». Déjà en son temps, il s’interroge : « Comment être croyant dans une société qui ne semble pas avoir besoin de Dieu? », « Quelle peut-être l’action de l’Église dans le monde? », « Qui est le Christ aujourd’hui? ».
Penseur « multidimensionnel », à la fois homme de prières et prophète d’un monde « devenu adulte » et « non religieux », prédicateur contre une Église sécularisée et précurseur de la théologie dite « d’après la mort de Dieu », militant politique et poète philosophe, voilà qui fait toute la « modernité » de Bonhoeffer.

Conclusion
La vie de Bonhoeffer est fascinante à bien des égards. Non seulement fascinante au sens commun du terme, au sens pour le moins de très intéressant, mais fascinant aussi au sens spirituel, comme dans Galates 3:1: « O Galates, dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ? »
Fasciner, dans ce sens-là, est comme jeter un sort pour que la personne ne puisse plus réflechir comme il faut et être influencé dans la mauvaise direction.
Tristement, c’est un terme qui semble bien à propos pour Bonhoeffer, de qui les principes et l’opposition au mal du régime nazi gagnent certes notre admiration, mais qui, en fin de compte, renie Christ au vrai sens biblique et historique pour le remplacer par un christ selon des traditions d’homme, ce qui nous semble bon, et détaché de toute question d’historicité.
La raison d’avoir abordé le cas de Dietrich Bonhoeffer n’était pas principalement de montrer un exemple d’un homme que nombre groupe religieux aiment à adopter en faisant, regrettablement, une interprétation historique révisionniste de cette personne, même si à ce niveau c’est un exemple classique de ce genre de révisionnisme!
C’est surtout de démontrer où l’on peut aller quand on dissocie ce qu’on pense que Dieu est et veut de nous aujourd’hui et de ce qui s’est passé dans le passé.
Voir l’article sur L’IMPORTANCE de l’aspect d’HISTORICITÉ, selon la Bible.
◆ Pour voir plus loin [voir]
Voyez pour vous-même un aperçu de ses écrits:
Vivre en disciple (le prix de la grâce)
Ethique
Résistance et soumission (Ses lettres de prison)
Article sur Bonhoeffer, oecuménique.
Dietrich Bonhoeffer, un pasteur visionnaire, par Evelyne Montigny

Une réflexion au sujet de « Sur la question d’HISTORICITÉ et de son importance: Dietrich BONHOEFFER (une étude de cas) »