« Heureux ceux qui procurent la paix,
car ils seront appelés enfants de Dieu. »
La paix est tellement un sujet populaire. Tout le monde se dit être pour la paix, d’une forme ou une autre. Mais ce monde est caractérisé par le conflit, conflit global, conflit national, conflit familial, conflit personnel. Les guerres sont choses courantes depuis la chute. Y a-t-il eu un moment sur cette terre où il n’y avait pas de guerre? La paix, c’est toujours de la faute de l’autre si elle ne vient pas . . .
À quoi ressemble-t-elle la paix? Dans les années 1960, une expression populaire était « paix et amour ». C’était une expression pour parler d’une paix sans justice et d’un amour sans barrière. Vivre et laisser vivre était plutôt la signification de leur philosophie.
La paix est réellement l’absence de conflit. Mais, ce qui est trompeur à la surface, ce sont les conflits cachés qui ne sont pas réglés, où la paix semble régner. L’homme est en rébellion contre Dieu, mais Dieu retient patiemment dans sa bonté son bras de jugement, pour que l’homme rentre en lui-même, se repente, et se réconcilie avec le Dieu du ciel. L’apparence que tout va bien, l’apparence du manque de conflit avec Dieu n’est pas à méprendre pour la paix.
Il en est de même entre les hommes. Une paix fragile, définie par un manque de conflit, est insatisfaisant. Avant la deuxième guerre mondiale, nombreux étaient ceux qui, poursuivant la paix, faisaient toutes sortes de concession à l’Allemagne, cherchant à éviter la guerre. Plusieurs traités et accords avaient été signés, mais étaient inefficaces, car la paix dont ils décrivaient n’était basée que sur un monde imaginaire qui s’est envolé pas longtemps après dans les affreux tourments de la guerre.
Est-il possible d’être quelqu’un qui procure la paix? C’est quoi de procurer la paix? Elle ressemble à quoi cette paix là?
Nous savons que Jésus-Christ est le Prince de Paix (Esaïe 9:5). La paix qu’il établira sera une paix efficace, stable et éternelle. Jésus-Christ est notre paix, « lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparations » (Eph. 2:14). Ceux qui le suivent ne peuvent faire autrement que d’être des procurateurs de paix.
Dans notre développement des béatitudes qu’a donné Jésus-Christ, pour l’instant, nous avons vu ce qui a trait plus a des caractéristiques personnelles:
- Pauvre en esprit
- Affligé de ses péchés
- Débonnaire, plein de douceur
- Affamé pour la justice
- Miséricordieux, d’un désir de venir en aide.
- Pure, non souillé
Voici, qu’à l’égard de notre oeuvre pour les autres, ces caractéristiques produisent de quelqu’un une personne qui va procurer la paix. Ces caractéristiques internes vont se manifester d’une façon concrète par un fruit paisible réconciliateur. Derrière lui, il va laisser un chemin caractérisé par la paix. Lui-même ayant goûté la paix, lui-même étant pauvre d’esprit, voulant la justice, il va vouloir la paix pour son entourage. Il travaillera à contrer la rébellion, le péché, et les conflits. Il va travailler à la réconciliation.
NÉGATIVEMENT
Celui qui procure la paix ne sème pas la division et la discorde (Tite 3:10-11 Prov. 6:14; Prov. 6:19; Pro. 13:10; Prov. 16:28; Prov. 15:18). Il ne participe pas à la calomnie (Pro. 11:13; Ps. 101:5; Pro. 20:19; 2 Ti. 3:3). Il n’a pas de querelles; il les les évite. Il n’excite pas la colère par une mauvaise façon de réagir (2 Tim. 2:23-24).
Pensez à Isaac qui évitait les querelles, et préférait subir des pertes personnelles que d’entrer dans une querelle (Gen. 26). Pensez aussi à Abraham qui ne voulait pas se quereller avec son neveu Lot (Genèse 13:1-14).
POSITIVEMENT
Premièrement, celui qui procure la paix se sacrifie pour la cause de la paix. Il y a l’exemple suprême de Christ, qui s’est donné pour la réconciliation entre Dieu et les hommes.
Il est impossible, vu notre état de pécheur, de nous sacrifier comme Christ, au sens de payer pour les péchés des hommes. De toute façon, même si c’était possible, il serait totalement inutile que nous le fassions, puisque Christ l’a fait une fois pour toutes ! Cependant, dans l’optique de ce qu’est un sacrifice, quand on se sacrifie pour la cause de la paix, c’est qu’on est prêt à perdre personnellement, pour la cause de la réconciliation.
Abraham, en voulant éviter la querelle, était prêt à y perdre un avantage qui était le sien par droit. Il était l’aîné, l’homme choisi par Dieu dans l’alliance. Il aurait eu droit de choisir la région du pays où il s’installerait. Mais il était prêt à y perdre pour éviter personnellement d’être impliqué dans une querelle avec son neveu. De même Isaac, pour la cause de la paix, a dû sacrifier son droit aux puits qu’il avait creusés.
Comme Paul dit:
« C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez–vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez–vous pas plutôt dépouiller ? » (1 Corinthiens 6:7, voir le contexte vv. 1-8).
En étant prêt d’y perdre sur le coup, celui qui cherche la paix s’en remet à Dieu (1 Pierre 2:23). À long-terme, il ne perd rien, bien au contraire!
Deuxièmement, celui qui procure la paix traite le problème à la racine, pas juste les symptômes des conflits. Il amène une vraie solution durable, ce qui commence avec la paix avec Dieu par la réconciliation en Jésus-Christ (2 Cor. 5:17). La paix la plus visée doit être la paix éternelle avec Dieu, le créateur. Celui qui procure la paix cherche avant tout la paix ultime, que les gens soient réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ, et que le problème à la racine de tous les querelles et conflits soit résolu, c’est-à-dire le péché.
Nous savons que la paix que Jésus-Christ établira, sera une paix parfaite, avec le méchant et le pécheur qui seront ôtés. C’est pourquoi, en tant que Prince de paix, il devra d’abord venir comme le Juge, pour enlever ceux qui refusent sa paix, pour qu’ils ne puissent pas continuellement défaire sa paix en créant conflit sur conflit par leurs péchés et leurs mensonges (Esaïe 63; Apoc. 19-21).
Donc, celui qui procure la paix dirige vers Jésus-Christ, le prince de paix (Esaïe 9:6). Il est l’ambassadeur de Jésus-Christ pour amener la réconciliation (2 Cor. 5:17-21). Être ambassadeur implique représenter en tout point son Maître, son autorité. La dignité de l’autorité doit être représentée autant que le message de l’autorité. Représenter visuellement, par notre apparence. « Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix… » (Rom. 10:15).
Troisièmement, celui qui procure la paix veut régler les problèmes, pas juste les ignorer et les esquiver. Celui qui procure la paix ne cherche pas à s’esquiver et à éviter les personnes avec qui il y a des conflits. Il veut parler, il veut qu’il y ait la communication (Mat. 18:15; Mat. 5:23-25; Rom. 12:18; Gal. 6:1). Celui qui veut la paix est prêt à confronter le mal, pour résoudre le problème, et amener une vraie paix durable. Il utilise la sagesse à savoir quand souffrir personnellement une injustice, et quand poursuivre la confrontation d’un mal qui a besoin d’être réglé. À l’inverse de l’Église de Corinthe qui refusait de confronter un problème devant être réglé (1 Cor. 5) et qui préférait poursuivre la confrontation des problèmes d’ordres personnelles (1 Cor. 6), nous devons au contraire subir patiemment les injustices personnelles, et confronter les problèmes d’ordre morale pour la cause du témoignage de Christ. Il faut user de sagesse pour pouvoir juger entre les deux.
« Une réponse douce calme la fureur, Mais une parole dure excite la colère. » (Prov. 15:1)
LA SUITE DE CELUI QUI PROCURE LA PAIX
Celui qui procure la paix, ne laisse pas seulement un tracé de paix derrière lui. Le chemin parcouru par celui qui procure la paix est marqué par la persécution.
Celui qui veut la paix, souffre aujourd’hui. Il est rejeté, parce qu’en voulant la paix, il ne fait pas que le péché est acceptable. Il ne fait pas que le pécheur, le rebelle, se sente confortable dans son péché et dans sa rébellion. Il veut que le péché soit ôté, résolu, couvert par la repentance et la foi en le sang de Christ.
Il refuse d’offrir la paix à tout prix, de faire oublier que les gens ont besoin de la réconciliation avec Dieu, que leurs péchés sont graves.
C’est pourquoi celui qui cherche à procurer la paix, comme Christ, est haï. Le monde le déteste pour se tenir pour ce qui est juste, et pour inciter les gens à se détourner de leurs péchés et se réconcilier à Dieu.
Psaume 20:
1 Cantique des degrés.
Dans ma détresse, c’est à l’Éternel
Que je crie, et il m’exauce.
2 Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère,
De la langue trompeuse!
3 Que te donne, que te rapporte
Une langue trompeuse?
4 Les traits aigus du guerrier,
Avec les charbons ardents du genêt.
5 Malheureux que je suis de séjourner à Méschec,
D’habiter parmi les tentes de Kédar!
6 Assez longtemps mon âme a demeuré
Auprès de ceux qui haïssent la paix.
7 Je suis pour la paix; mais dès que je parle,
Ils sont pour la guerre.
Il est impossible d’avoir une vraie paix sans justice. Car l’injustice par définition fait du mal à son prochain, crée des conflits. La paix que prônent les diplomates de ce monde, comme ceux qui disaient de ne pas rentrer en Iraq, où ceux qui disaient de faire toute sorte de concession à l’Allemagne nazi d’Hitler, n’est pas la paix. Cette paix là, sans justice, n’est qu’un investissement dans un problème grandissant, d’injustices, d’abus, de génocide, ou de toutes autres formes de mal.
Ceux qui sont vraiment pour la paix, savent qu’ils n’y aura pas de paix sur la fondation de l’injustice.
Est-ce que cela se peut que le Prince de Paix, Jésus-Christ, celui dont le joug est doux et le fardeau léger, celui qui est doux de coeur, tendre et compatissant, soit haï? Oui. La nature même du péché est de rendre le mal pour le bien. Autant que la nature du bien est de rendre le bien pour le mal. C’est pourquoi, en réponse à sa nature bonne et juste, Dieu tarde longtemps à juger, car il rend le bien pour le mal que les hommes lui font continuellement.
Et les hommes s’amassent un trésor de colère, à continuer de s’endurcir, sans se repentir, mais en ajoutant continuellement péché sur péché, en réponse au bien de Dieu (Rom. 2:4-5).
Celui qui suit Jésus-Christ goûtera au même traitement. Celui qui prône la paix, la réconciliation, qui cherche à éviter les querelles, qui encourage les gens à délaisser leur péché et avoir le pardon de leurs péchés avec le Dieu de paix, une telle personne va être haïe. Celui qui court avec le monde, et fait que les gens se sentent confortable dans leurs péchés, bien sûr qu’on va bien l’aimer.
Êtes vous un vrai procurateur de paix?
Laissez-vous derrière vous une piste de querelles, d’animosités, de calomnies?
Faites-vous tous vos efforts d’être en paix avec tous les hommes?
Premièrement, êtes-vous en paix vous-même avec Dieu?
Deuxièmement, marchez-vous à la lumière de cette paix, dans de nouvelles relations, de rendre le bien pour le mal, d’être persécuté, sans réagir d’une mauvaise manière?