« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés! » Mat. 5:6
LE BONHEUR ET LA JUSTICE
Le monde aujourd’hui recherche le bonheur. Et c’est là le problème. Il ne recherche pas la justice. Il recherche le bonheur. Mais il ne le trouve pas, parce qu’il n’a pas faim et soif pour la justice.
Cette béatitude ne dit pas « Heureux ceux qui ont faim et soif du bonheur . . . », mais plutôt: « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice . . . ». « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Mat. 6:33)
(Lire et ou télécharger l’article en format pdf)
Ceux qui cherchent premièrement le bonheur ne le trouve pas. Ceux qui cherche la justice, trouve le bonheur. Le vrai bonheur est un sous-produit de la justice. Le bonheur sans justice n’est qu’une apparence temporaire qui ne va pas durer. Le bonheur sans justice n’est que possible pour un temps avec la patience de Dieu, qui veut qu’on recherche, non le bonheur, mais la justice ! Si nous, humains injustes, aurions tout de suite le juste salaire de nos actes, nous n’aurions pas le bonheur, même pas pour une seconde, au contraire, nous aurions la souffrance éternelle et terrible dans l’étang ardent de feu et de souffre.
Alors, durant le temps de cette vie sous la patience gracieuse de Dieu, nous retrouvons que ceux qui cherchent le bonheur, ne l’auront pas, mais que ceux qui cherchent la justice la trouveront.
Un grand prédicateur, Martyn Lloyd-Jones, a utilisé cette illustration. Un grand malade souffrant d’une maladie terrible voit son docteur. Le malade cherche le bien-être, l’arrêt de sa souffrance. Mais le docteur, s’il est un bon docteur, ne cherche pas autant le bien-être immédiat de son patient, que la cause du maladie, et la solution à la maladie. Le bien-être réel ne viendra qu’à ce stade-là. Si le docteur ne recherche que le bien-être et l’arrêt de souffrance pour son patient, peut-être qu’il trouvera des moyens d’alléger les symptômes de la maladie, et d’enlever la souffrance, et améliorer le bien-être de son patient. Mais en bout de ligne, c’est ce qu’il y a de pire, car le problème ne sera pas résolu, et les avertissements de par les symptômes seront alors totalement ignorés et mis au silence.
De même, les gens cherchent le bonheur, l’arrêt de la souffrance, un enlèvement des symptômes reliés à l’injustice qui règne en eux. Mais ce ne sera que ceux qui ont faim et soif pour la justice qui trouveront le bonheur. Ceux qui auront eu faim et soif du bonheur le manqueront, tandis que ceux qui auront recherché la justice bien au-delà du bonheur le trouveront. Ils seront rassasiés.
LE DÉVELOPPEMENT DES BÉATITUDES
Dans le développement des béatitudes que Christ enseigne, c’est à s’attendre entièrement ici, que les pauvres en esprit, qui prennent à coeur le problème du péché, au point d’en pleurer, et qui démontrent leur vraie humilité de par une attitude et des réactions de douceurs envers leur entourage, s’attendent avec grande hâte à la justice.
Ils s’attendent à la justice en ce qui les concerne, car ils en sont venus à pleurer sur leur injustice. Ils ont faim et soif de ce jour où ils seront parfaitement justes, en corps et esprit, sans nature pécheresse. Ils ont faim et soif pour la justice de Dieu dans leur vie de tous les jours, de pratiquer la justice de Dieu qu’ils ont reçu en Jésus-Christ.
Ils s’attendent à la justice aussi, car ils acceptent humblement le temps de patience de Dieu à l’égard du péché. Ils acceptent de subir des injustices, d’êtres opprimés, de retenir leurs réactions face au traitement des gens, et ils attendent avec hâte la manifestation de la justice de Dieu, auxquels ils se sont remis. Ils ont hâte à ce jour où la pleine nature abominable du péché est révélée, et où la splendeur et la beauté de la justice de Dieu est manifestée.
LA HAINE DU MAL ET LA POURSUITE DE LA JUSTICE
À la racine, avoir faim et soif de la justice est un désir profond et énorme d’être libre à l’égard du péché. C’est un désir d’être droit devant Dieu, pour être avec Dieu, puisqu’il est juste, et que l’injustice nous sépare de lui, que ce soit fondamentalement pour l’inconverti, ou par degré, en intimité de communion pour le chrétien.
C’est le complément du dégoût du péché, c’est le désir d’être juste et saint devant Dieu. C’est le désir d’avoir des pensées pures, saines, vraies, honorables. C’est le désir de pouvoir démontrer l’amour de Dieu, même envers nos ennemis, sans la tentation d’être amère.
C’est le désir de pouvoir faire des oeuvres agréables à Dieu, de toujours parler avec des bonnes paroles, de pouvoir réagir sans péché devant la tentation.
C’est le désir d’être comme Christ dans la vie de tous les jours, et de vivre réellement humblement et agréablement devant Dieu, de toujours faire ce qui lui plaît.
L’INTENSITÉ DE LA POURSUITE DE LA JUSTICE
Avoir faim et soif de la justice parle d’intensité. On ne parle pas d’un petit appétit, un simple désir, mais d’une envie désespérée, une frénésie pour quelque chose. Bien des gens aimeraient bien idéalement être justes, parfaits, libres du péché. Mais pas assez pour poursuivre ce but avec acharnement, plus que tout autre but. Ici, on parle d’une intensité sans égale, comme celui qui n’a pas mangé depuis plusieurs jours, et encore plus, de celui qui n’a pas bu depuis plusieurs jours. La soif que ressent celui qui erre dans le désert, à la recherche d’une goutte d’eau pour étancher sa soif.
Le théologien Darby, selon ce qu’écrit Lloyd Jones, disait: « avoir faim n’est pas suffisant; je dois ressentir que je meurs de faim avec le désir [pour la justice] ». Ensuite il rajoute la comparaison suivante: « quand le fils prodigue avait simplement faim, il voulait se nourrir des carouges des pourceaux, mais quand il mourrait de faim, il est retourné à son père ». C’est une excellente illustration. Le besoin d’être désespérément à la recherche de la justice de Dieu, et de ne se satisfaire en rien d’autre que la justice de Dieu. Les gens autour de nous désir la justice, comme un idéal, mais sans plus, puisqu’ils poursuivent la voie de l’injustice. Nous devons être de ceux qui poursuivent la justice avec une passion intense, et sans être satisfaits par quoi que ce soit d’autre.
CE QUI TUE L’APPÉTIT POUR LA JUSTICE
Avoir faim et soif de la justice est le contraire de se gaver des choses du monde. Le monde a un moyen privilégié, si on lui laisse, de nous offrir sur un plateau d’or, sa pourriture, ses raisonnements, ses convoitises trompeuses, ses attractions séduisantes, sa philosophie vaine, pervertie et corrompue. Connaissez-vous ce qu’il y a sur ce plateau d’or que nous offre le monde? La télévision, les films, Hollywood, et l’industrie du cinéma, sans parler des revus et des magazines qui vont avec.
Je n’en reviens pas qu’à travers notre christianisme, même dans les églises droites selon la Bible, combien de foyers laissent au monde une place de choix à pomper sa vanité et sa corruption dans nos esprits, et l’esprit de nos familles.
L’industrie du cinéma glorifie la vie sans Dieu, la vie rebelle, l’orgueil, la glorification de l’homme et de ses efforts de s’améliorer. La télévision glorifie l’amour de l’argent, le matérialisme, le sens que la vie ne vaut que ce qu’on peut en retirer aujourd’hui, vivre pour le moment, vivre pour ressentir le plaisir. Hollywood glorifie la sensualité, les femmes provocantes, qui testent toujours les limites de l’acceptable. Combien de fois la sorcellerie, l’astrologie, la superstition, la magie noire et la magie blanche sont démontrées comme étant inoffensives. Quel mensonge! La télévision nous désensibilise peu à peu, nous habitue à un compromis après un autre. Le langage devient de plus en plus mauvais. Au début, ce qui est choquant, on le remarque moins, puis on s’y habitue, et on se fait choquer par quelque chose de plus grave, jusqu’à ce qu’on s’habitue encore à cela, parce que le niveau de choc est allé à d’autres choses encore plus graves.
Même au mieux, les meilleurs films que ce monde a produit, ceux qui n’ont pas de mauvais langage, ceux qui présentent honorablement la famille d’une façon conservatrice, comment présentent-ils la vie? Comme étant agréable et enviable sans considération de Dieu. Dieu n’est pas présent, mais les gens dans le film sont heureux, vivent des vies agréables, et sont dépeintes comme des bonnes personnes, etc… C’est une illusion, une apparence trompeuse, car nous savons que ça ne communique pas comment les hommes sont rebelles à Dieu, sous la colère de Dieu, et vivent d’une façon ingrate et indépendante sans considération de leur Créateur. Certainement, je ne suis pas en train de dire qu’il n’y a jamais de temps approprié pour regarder un tel « bon » film, mais qu’on réalise au moins ce qui y manque pour ne pas se laisser tromper. Il faut dire qu’on doit, pour la plupart, remonter à bien longtemps pour trouver ce genre de film qui ne glorifie pas la sensualité, la rébellion, l’orgueil, la violence, le mauvais langage, un modèle libéral de la famille. Ce genre de film est depuis longtemps déclassé et n’attire plus l’attention des consommateurs.
La dégradation s’accentue de plus en plus, depuis qu’au début des années 1900, où les moeurs à la télévision étaient très strictes. Peu à peu, la télévision et l’industrie du cinéma ont poussé toujours plus loin le monde de l’ « osée ». Si les chrétiens d’il y a cinquante ans voyaient ce qui est regardé à la télévision dans bien des foyers chrétiens d’aujourd’hui, ils seraient choqués.
De plus, il y avait un jour où les chrétiens en général prenaient position contre le cinéma. Ils n’y allaient pas, et condamnaient cette industrie. Mais, avec l’apparition des cassettes vidéos, les chrétiens ont commencé à regarder les films chez eux, sans aller au cinéma. Et peu à peu, la condamnation de l’industrie du cinéma a perdu de vigueur. La communauté chrétienne s’est habituée à la dégradation morale du cinéma, ne suivant pas loin derrière la bassesse du cinéma par une tolérance vis-à-vis du mal.
Où est la faim et la soif de la justice? On se gave la semaine longue de cochonnerie, de pensées corrompues, de langage sale, d’images sensuelles, de musique mondaine, puis on se demande pourquoi notre appétit pour la justice n’est pas plus qu’il faut. On se demande où est la puissance du Saint-Esprit dans nos vies.
Quand durant le jour, on mange de toute sorte de cochonneries, de friandises, de chips, etc, nous ne devons pas être surpris que quand nous arrivons à table pour manger du steak, des patates et des légumes, notre appétit n’est pas plus qu’il faut. Les parents reconnaissent bien cela et font attention de ne pas trop donner de friandises aux enfants, pour qu’aux repas ils mangent avec appétit les bonnes choses.
Frères et soeurs, notre faim et soif pour la justice est-il atténué par se remplir la tête des cochonneries de ce monde?
LES MANIFESTATIONS DU DÉSIR POUR LA JUSTICE
Comment va se manifester cette faim et cette soif de la justice? Premièrement, on va se gaver de la Parole de Dieu. C’est la seule chose ici-bas qui est parfaite, qui est totalement juste, qui nous parle de ce qu’est la justice parfaite de Dieu. Notre désir pour un monde juste, pour un coeur juste, pour la justice de Dieu, va se dévoiler par un appétit pour la seule chose juste ici-bas: la Parole de Dieu. C’est elle, la Parole de Dieu, et spécifiquement, l’évangile, qui nous indique comment recevoir la justice de Dieu au départ.
« Car je n’ai point honte de l’Évangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit: Le juste vivra par la foi. » (Rom. 1:16-17)
Deuxièmement, nous allons renier notre fausse justice, en faveur de celle de Jésus-Christ. Notre sentiment personnel d’être juste en soi-même, on va le répudier, par soif de la vraie justice, la justice parfaite de Dieu en Jésus-Christ. C’est le témoignage personnel de l’apôtre Paul dans Philippiens 3:4-10. C’était aussi le témoignage d’Esaïe 64:5 « Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent. »
Troisièmement, notre faim et soif pour la justice va se traduire par un soucis réel de justice dans notre vie de tous les jours. « Si vous savez qu’il est juste, reconnaissez que quiconque pratique la justice est né de lui » (1 Jean 2:29).
Notre désir pour la justice ne sera pas comme celui de Balaam, qui a dit: « Que je meure de la mort des justes, Et que ma fin soit semblable à la leur! » (Nombres 23:10). Voulait-il vivre la vie des justes? Non ! Il voulait juste avoir le bien éternel à la fin de sa vie, sans vouloir vivre selon la justice de Dieu, sans rechercher la justice durant sa vie. Balaam est-il mort de la mort des justes? Aucunement, car il périt avec les ennemis de Dieu (Nombres 31:8).
L’ÉVANGILE DANS CETTE BÉATITUDE
Finalement, laissez-moi terminer cette section sur la faim et la soif de la justice, en signalant l’Evangile qu’on y retrouve.
L’Evangile de Jésus-Christ annonce que les pauvres pécheurs que nous sommes ne peuvent rien faire pour se faire juste. Il en est de même avec cette béatitude. Ceux qui ont faim et soif de la justice savent très bien qu’en eux-même est le contraire de la justice, c’est pourquoi ils la veulent autant.
L’évangile annonce qu’on ne peut que recevoir la justice de Jésus-Christ comme un don gratuit. Il en est de même avec cette béatitude. Ceux qui ont faim et soif de la justice sont rassasiés. La justice leur est donnée. Ce dont ils n’avaient rien, ils reçoivent complètement.
CONCLUSION
Avez-vous faim et soif de la justice? Est-ce que cette faim et cette soif détermine la direction de votre vie? Êtes-vous premièrement venu à Jésus-Christ pour sa justice? Pour les chrétiens, avez-vous cette passion de mettre en pratique la justice de Dieu dans la vie de tous les jours? Avez-vous ce dégoût de l’injustice, et ce désir ardent de marcher dans la justice? Votre appétit pour la justice est-elle détruite par le divertissement mondain?
◆